Michel Cortal

[kercroam]

Michel Cortal : La dernière mêlée

par Jean-Baptiste RENET

publié le 27 novembre 2000 à 7h07

40 ans, rugby,

ancien talonneur.

De la fierté, peut-être. Du courage, sans aucun doute. Il en faut en tout cas à Michel Cortal pour monter tous les matins sur son tracteur. Vigneron à Olonzac dans l'Aude, il ne quitte plus son fauteuil roulant depuis l'âge de vingt-trois ans. Ses jambes et ses mains ont beau être «prises» (traduisez «paralysées»), il tient à poursuivre une activité pour se «maintenir en forme».

Michel Cortal a tourné la page du rugby. Mais impossible d'oublier ce 16 octobre 1983. Ce jour-là, le joueur de Carcassonne dispute un match de championnat contre Tarbes. Son poste de talonneur le place au coeur de la mêlée. C'est sur cette phase de jeu que se produit l'accident: «Je regardais ce qui se passait derrière moi. Je suis alors entré en mêlée avec un temps de retard. J'ai eu le coup tordu, mes jambes se sont affaissées.» Michel Cortal sait qu'il ne rejouera plus au rugby. Et la lenteur des secours, «pas terribles sur ce coup-là», n'arrange rien.

Dix-sept ans plus tard, il analyse le drame: «un moment d'inattention payé au prix fort». Toutefois, «ce ne serait pas arrivé si j'avais été mieux préparé, explique-t-il. Je mets aussi ça sur le compte de la fatigue. On était en période de vendanges et, la veille du match, j'étais arrivé une heure en retard à l'entraînement.» Un scénario presque inimaginable dans le rugby moderne, où les meilleurs joueurs s'entraînent une à deux fois par jour.

Mais l'homme n'est pas du genre à ruminer. Il se souvient simplement que, deux semaines avant son accident, il participait à un match de bienfaisance pour un rugbyman paralysé.

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